Restructuration de la blanchisserie
Les travaux de la blanchisserie sont en passe d’être terminés…retour sur les tenants et aboutissants d’un des grands projets portés par les Hôpitaux de Sarreguemines.
Comment est née l’idée de la nouvelle blanchisserie ?
La nécessité de restructurer et de rénover la blanchisserie s’est imposée pendant la crise Covid.
L’épidémie, qui a touché de plein fouet la région Grand Est, a révélé l’importance déterminante du traitement du linge dans la prise en charge du risque infectieux.
Elle a également mis en évidence la nécessité de sécuriser et de mutualiser l’activité de blanchisserie avec d’autres établissements, sur l’ensemble du territoire de la Moselle-Est. Le site devait donc être redimensionné pour couvrir les besoins de la région, ce qui nécessitait des investissements importants.
Comment l’opération a-t-elle été financée ?
La Direction des Hôpitaux de Sarreguemines a répondu à un appel à projets coordonné par la Région Grand Est, dans le cadre du dispositif intitulé REACT-EU (Recovery Assistance for Cohesion and the Territories of Europe).
Il s’agit d’une initiative européenne d’urgence, gérée par les régions et destinée à soutenir une reprise immédiate de l’économie suite à la pandémie de Covid-19.
Contrairement au principe de cofinancement qui prévaut habituellement, l’enveloppe REACT-EU
est susceptible de venir financer des projets à 100 %, pour autant que les ressources attribuées suivent un ou plusieurs axes prioritaires spécifiques définis par la Commission européenne (culture, tourisme, santé, emploi, mobilité durable, services de base aux citoyens, soutien aux petites et moyennes entreprises).
Une enveloppe de 186 millions d’euros a été dédiée au Grand Est, dont 173 millions ont été déployés à travers le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional : crédits destinés à soutenir l’investissement dans les produits et services de santé).
C’est par le biais de ce fonds que les Hôpitaux de Sarreguemines ont obtenu une subvention de 4.823.682,00 € TTC, correspondant à 100 % du coût total initial de la blanchisserie.
Le montant de l’opération s’avère en définitive plus important (environ 6.000.000 €), en raison de la hausse des coûts qui a affecté les marchés des matériaux et des travaux.
Quels sont les changements par rapport à l’ancienne blanchisserie ?
La structure du bâtiment reste inchangée mais d’importants travaux de transformation intérieure
ont eu lieu. Le process industriel a été complètement revu pour transformer l’outil de travail et tirer parti de la surface inexploitée du bâtiment, l’espace sous plafond. Toutes les machines ont été remplacées et pourront laver 9 tonnes de linge par jour, contre 4 à 4,5 tonnes aujourd’hui. De quoi traiter le linge d’autres établissements de santé.
Quid du linge ?
La blanchisserie intègre un concept innovant venu du Canada, appelé « tout séché », qui n’est pas sans rappeler la qualité de linge que l’on peut trouver en milieu hôtelier. A l’avenir, les lits seront recouverts d’un drap housse en jersey, d’une couette et d’un oreiller thermo soudé, qui ne laisse entrer ni virus ni bactérie.
Comment ces changements vont se répercuter sur le personnel de la blanchisserie, les soignants
et les patients ?
Les agents de la blanchisserie n’auront plus à manipuler du linge mouillé et lourd, qui pouvait être contaminé. Le linge sera trié au propre et non plus au sale. Une véritable évolution en termes de pénibilité et de sécurité au travail.
La charge de travail des soignants sera allégée : une seule personne suffira pour faire un lit, contre deux aujourd’hui.
Les patients gagneront en confort car le drap sera plus agréable au toucher et suivra les mouvements du corps, ce qui permettra de réduire le développement des escarres.