Jusqu’à l’après-guerre : un passé marqué, une histoire marquante
L’origine asilaire
1880 / Ouverture du CHS suite à une décision impériale
Suite à la loi du 30 juin 1838 pour la protection des handicapés majeurs, la partie annexée de la Moselle et l’asile de Maréville de Nancy signent, le 5 août 1865, un contrat de prise en charge des malades mosellans par l’établissement nancéien jusqu’à 1871. Ce contrat est prorogé de 5 ans, mais les Allemands, craignant qu’il ne soit plus renouvelé, décident de construire un établissement asilaire dans le pays lorrain. Le 20 juillet 1871, le Chancelier ordonne la création d’un asile de type pavillonnaire de 400 lits.
Le site choisi, dit la “ferme de Steinbach”, propriété de Barth à Sarreguemines (Sarrguemünd), est transcrit par arrêté, en 1872, au nom du Président de la Région, Monsieur le Comte Eulenburg « en vertu des inéluctables préparatifs à la construction d’un asile sous l’autorité du Conseil Général ». Le 19 mai 1880, l’établissement accueille les premiers malades venus de l’asile de Maréville.
1946 / Transfert des patients
Pendant la deuxième guerre mondiale les patients sont transférés à l’hôpital psychiatrique de Cadillac, dans le Sud-Ouest de la France. Les combats intensifs dans la région occasionnent des dégâts considérables aux bâtiments. Après une remise en état partielle, en 1946, un escadron de gendarmes mobiles occupe quelques bâtiments.
Deuxième moitié du XXe siècle : psychiatrie de secteur et humanisation
1957 / Réouverture du site et retour à sa vocation de soins
Le 5 juin 1950, un arrêté relatif au service pour malades mentaux difficiles est publié. Le Ministère de la Santé Publique demande la restauration de tous les bâtiments de l’asile de Sarreguemines. Le Conseil Général de la Moselle décide de redonner à l’établissement sa vocation première qui est le traitement des malades mentaux et plus particulièrement des malades difficiles.
Les travaux de reconstruction et d’aménagement débutent en 1954 avec un objectif de 600 lits et se prolongent en 1959. Entre temps, le 1er octobre 1957, l’établissement accueille à nouveau les malades (médico-légaux et les malades réadaptables à la vie agricole). Dès cette époque, une recherche est faite pour humaniser et améliorer les conditions d’hospitalisation.
1970 / Circulaire du 15 mars 1960 et mise en place des secteurs de psychiatrie
La circulaire du 15 mars 1960 relative au programme d'organisation et d'équipement des départements en matière de lutte contre les maladies mentales demande que les hôpitaux psychiatriques reçoivent des malades provenant de lieux géographiques découpés en secteurs.
Cette circulaire de 1960 marque un tournant significatif pour la prise en charge psychiatrique. Les prises en charges se conçoivent « hors les murs » de l’hôpital. Dans les faits, les secteurs seront mis en place quelques années après. Le standard d’un secteur sera officialisé plus tard encore. La loi 85-772 du 25 juillet 1985 précise ce nouveau paradigme. Elle fixe la dimension du secteur à 70 000 habitants pour la psychiatrie adulte et à 210 000 habitants pour la psychiatrie infanto-juvénile et précise que les services doivent être affectés à un secteur.
1991 / Restructuration des UMD
Dans les années 80, les services pour les malades difficiles font l’objet d’une attention toute particulière : humanisation des structures d’hospitalisation, réduction du nombre de lits, amélioration des prises en charge portant notamment sur l’ergothérapie comme médiateur de soins. Suite à ces réflexions, en 1991, le Conseil d’administration du CHS décide d’engager des travaux de restructuration des Unités pour Malades Difficiles.
L’histoire récente
2006 / Mise en place de la Direction commune avec le Centre hospitalier de Sarreguemines
2016 / Mise en place du Groupement hospitalier de territoire de Moselle-Est
2019 / Réorganisation des pôles d’activité de psychiatrie adulte, optimisation du découpage des secteurs de psychiatrie adulte
Auparavant 4 secteurs de psychiatrie générale étaient desservis par le Centre hospitalier spécialisé de Sarreguemines : secteur 57G10 (Bitche), 57G11 (Freyming-Merlebach), 57G12 (Forbach) et 57G13 (Sarreguemines). L’établissement maintenait une correspondance entre pôle d’activité et secteur.
Désormais, ces secteurs sont regroupés au nombre de deux : Forbach-Freyming et Sarreguemines-Bitche tandis qu’un pôle de psychiatrie spécialisé sur la dangerosité et les addictions est constitué.
Cette démarche répond à plusieurs enjeux :
- Plus grande cohérence géo-démographique des secteurs par rapport aux normes
- Optimisation de la répartition des moyens humains et de l’harmonisation des pratiques
- Poursuite du développement de pôles d’excellence de la dangerosité à la réhabilitation sociale.